Notre galaxie est principalement composé d'hydrogène qui se présente sous différentes formes. La plus connue étant les étoiles; ces grosses boules de gaz en fusion. Le Soleil étant leur représentant le plus proche ainsi que tous les points scintillants et immobiles que l'on peut voir la nuit. L'hydrogène se présente également sous forme de nuages de gaz plus ou moins dense et plus ou moins froid, à l'opposé des températures des étoiles, suivant l'origine de leur formation. Ils peuvent atteindre des dimensions de plusieurs centaines d'années lumière, à comparer avec la sphère d'influence du Soleil estimée à une année lumière. Certains de ces nuages froids émettent ou réfléchissent de la lumière dans des couleurs bien précises que nos yeux peuvent capter. Malheureusement leur sensibilité nous permet seulement de voir les plus lumineux. Le développement des capteurs numériques offrent des possibilités extraordinaires au niveau de la détection des faibles signaux. Comme le prix des capteurs évoluent vers le bas, ils deviennent de plus en plus accessible aux astronomes amateurs. Mais un capteur numérique ne suffit pas si l'on veut faire apparaitre les grands nuages d'hydrogène de faible intensité, car le nombre d'étoiles avec leur luminosité importante, les rendent peu discernables. L'utilisation de filtres spéciaux parfaitement calibrés sur la raie d'émission des nuages à imager permet d'estomper considérablement l'éclat des étoiles. Améliorant d'autant la détection des faibles nébulosités.  
 
L'Hydrogène alpha est une raie d'émission particulière de l'atome d'hydrogène. Elle émet dans la partie rouge des longueurs d'ondes du visible, à 653,3 nanomètres. Cette émission de photons correspond à une transition de niveau d'énergie des électrons autour du noyau de l'atome. 

Cette image représente une partie des nuages d'hydrogène de notre galaxie émettant dans la raie Ha. Elle est constituée d'un assemblage de 231 champs photographique. Une partie de l'hémisphère Sud est visible jusqu'à une déclinaison de -20 degrés ce qui représente une couverture d'environ 61% de la voûte céleste. Chaque champ fut exposé 12 fois 5 minutes pour être moyennés avec un logiciel et ainsi améliorer le rapport signal bruit. Ce qui représente environ 230 heures de pose.
Les prises de vue ont été faites entre l'été 2012 et l'été 2014, de mon jardin dans un observatoire personnel. Le site est situé en zone rurale. Les conditions n'ont pas toujours étaient optimales à cause du manque de nuit observable. Une partie des photos sont faites avec la Lune mais grâce à l'utilisation d'un filtres très sélectif le problème d'uniformité est atténué.

Une vénérable monture équatoriale allemande Takahashi EM10b avec un port ST4 (sans pointage automatique) a été utilisée pour  compenser la rotation de Terre. La monture étant suffisamment précise, l'autoguidage n'a pas été utilisé. Pour pointer précisément la monture j'ai écris un script en Visual Basic Scripting Edition pour bénéficier de la précision de l'astrométrie avec  MaximDl et Pinpoint. Les corrections sont envoyées par le port d'autoguidage(ST4). 
Télécharger le script
L'objectif est un Zeiss Makro Planar 100mm F2.  Sa qualité optique permet d'avoir des étoiles ponctuelles en bord de champ et une distorsion très faible. Sous réserve de respecter la perpendicularité du capteur numérique avec l'objectif.
 
Le capteur numérique est une camera ccd dédiée à l'astronomie. Une STL 6303e utilisant un capteur de 27.7 x 18.5 mm avec des  photosites de 9 microns. Le champ couvert offre une vu de 15° x 10°de hauteur, 15° corresponde à une heure de rotation de la  terre. Le rendement quantique dans la longueur d'onde de l'hydrogène alpha se situe vers 65%. La régulation de la température  maintenait le capteur à -20°C et le mode Bin2x2 fut utilisé pour améliorer le rapport signale/bruit.
Matériel utilisé en poste fixe : EM10b, STL6303e, Zeiss Macro Planar 100mm F2 et Robofocus.
Les prises de vue ont été gérées avec MaximDl.
Pixinsight m'a permis de faire une calibration astrométrique de toutes les photos et de les assembler tout en équilibrant les différences d'intensité du fond de ciel.  Une grande partie du traitement a également été fait avec Pixinsight.
Assemblage teste et assemblage final de 50% de la mosaique. Notez la déformation très importante des champs dans la région polaire.
Les constellations ont été dessinées par rapport aux étoiles les plus brillantes, les nuages d'hydrogène n'étant pratiquement pas visibles à  l'oeil nu, elles ne tiennent pas compte de leur présence. En superposant le tracé des constellations sur un panorama cela permet de se rendre compte de leur taille réelle. Certains nuages s'étendent sur plusieurs constellations.
Projection Hammer-Aïtoff
Version couleur
Les étoiles sont désaturées
Pour zoomer : molette de la souris ou clacier Shift  Ctrl
Version couleur
Les étoiles sont colorées avec le catalogue Tycho
Annotation des constellations avec Pixinsight
Visite virtuelle avec Pano2VR
Pour zoomer : molette de la souris ou au clavier + -

Projection Hammer-Aïtoff
Version Noir et blanc
3 Catalogues avec les coordonnées:
 Barnard : 349 objets obscurs
Van den Bergh : 159 nébuleuses
Sharpless : 313 nébuleuse HII